Concernant le passé de Marat...
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DA SYLVA
Louis
Bart
ange pitou
François
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LE PASSE DE L AMI DU PEUPKE
Salut Ange pitou,
Je vois que l’historien Michelet a été trop dur avec l’Ami du peuple, il le peint comme une sorte de monstre marin hideux sorti tout droit d’un univers fantasque ! Mais, je ne suis pas surprise car le comportement de l’Ami du peuple peut laisser supposer un tel jugement de la part de ses contemporains. C’est d’un drôle de phénomène ce Marat, c’est rare de trouver de tel spécimen de nos jours, bien sûr ses écrits sont incendiaires, mais quand on se penche sur ses biographies on ne peut s’empêcher de rire : ses aventures foireuses qui tournent souvent au ridicule sont en général assez hilarant. Sous la révolution, il se faisait passer pour un persécuté et une victime (surtout des Girondins) car il est le seul qui voyait le danger partout et le seul capable d’offrir au peuple le bonheur et l’équilibre contre les accapareurs de la richesse soit dit en passant la noblesse, les bourgeois, les riches! Alors qu’il était un courtisan de la noblesse et méprisé par eux et se jette dans la haine ; puis un charlatan jamais inégalé usant de toutes sortes d’artifices pour voler ses victimes. J’ai lu quelque part qu’il proposa la dictature comme solution d’un régime idéale pour la France (l’Ami du peuple n’avait pas pensé à la République) et bien entendu le Dictateur qui règnera dans cette France « idéale » est Marat lui-même. Vous imaginer le roi Marat, quelle France on aura (violence, pillage etc ..). J’ose imaginer ce qu’en sera la France, quoi que je préfère Marat que Napoléon !!!
Dis-moi Ange pitou, j’ai un doute sur Michelet, tu dis qu’il a connu personnellement Marat, il me semble que c’est peu probable car l’historien a vu le jour en 1798 et l’Ami du peuple a été assassiné le 13 juillet 1793 donc c’est impossible que ces deux personnes puissent se voir. Peut-être que tu t’es trompé mais c’est sûr que Michelet en tant qu’historien de la Révolution Française a porté un jugement sévère contre Marat.
E tout cas, je te remercie d’avoir participé activement au forum en général et à ce sujet en particulier, sans toi, peut-être que ce sujet ne sera pas autant passionnel !
Cordialement,
Bart
Je vois que l’historien Michelet a été trop dur avec l’Ami du peuple, il le peint comme une sorte de monstre marin hideux sorti tout droit d’un univers fantasque ! Mais, je ne suis pas surprise car le comportement de l’Ami du peuple peut laisser supposer un tel jugement de la part de ses contemporains. C’est d’un drôle de phénomène ce Marat, c’est rare de trouver de tel spécimen de nos jours, bien sûr ses écrits sont incendiaires, mais quand on se penche sur ses biographies on ne peut s’empêcher de rire : ses aventures foireuses qui tournent souvent au ridicule sont en général assez hilarant. Sous la révolution, il se faisait passer pour un persécuté et une victime (surtout des Girondins) car il est le seul qui voyait le danger partout et le seul capable d’offrir au peuple le bonheur et l’équilibre contre les accapareurs de la richesse soit dit en passant la noblesse, les bourgeois, les riches! Alors qu’il était un courtisan de la noblesse et méprisé par eux et se jette dans la haine ; puis un charlatan jamais inégalé usant de toutes sortes d’artifices pour voler ses victimes. J’ai lu quelque part qu’il proposa la dictature comme solution d’un régime idéale pour la France (l’Ami du peuple n’avait pas pensé à la République) et bien entendu le Dictateur qui règnera dans cette France « idéale » est Marat lui-même. Vous imaginer le roi Marat, quelle France on aura (violence, pillage etc ..). J’ose imaginer ce qu’en sera la France, quoi que je préfère Marat que Napoléon !!!
Dis-moi Ange pitou, j’ai un doute sur Michelet, tu dis qu’il a connu personnellement Marat, il me semble que c’est peu probable car l’historien a vu le jour en 1798 et l’Ami du peuple a été assassiné le 13 juillet 1793 donc c’est impossible que ces deux personnes puissent se voir. Peut-être que tu t’es trompé mais c’est sûr que Michelet en tant qu’historien de la Révolution Française a porté un jugement sévère contre Marat.
E tout cas, je te remercie d’avoir participé activement au forum en général et à ce sujet en particulier, sans toi, peut-être que ce sujet ne sera pas autant passionnel !
Cordialement,
Bart
Re: LE PASSE DE L AMI DU PEUPKE
Bart a écrit:mais quand on se penche sur ses biographies on ne peut s’empêcher de rire : ses aventures foireuses qui tournent souvent au ridicule sont en général assez hilarant.
Ca c'est vrai ! Surtout quand il s'est viré par les académiciens et qu'il sollicitait une place à Madrid mais en se faisant passer pour un personnage important...et tant d'autres...
Bart a écrit:J’ai lu quelque part qu’il proposa la dictature comme solution d’un régime idéale pour la France (l’Ami du peuple n’avait pas pensé à la République) et bien entendu le Dictateur qui règnera dans cette France « idéale » est Marat lui-même. Vous imaginer le roi Marat, quelle France on aura (violence, pillage etc ..). J’ose imaginer ce qu’en sera la France, quoi que je préfère Marat que Napoléon !!!
C'est vrai il a proposé une sorte de dictature et ses écrits sous-entendaient que le Chef de cet "gouvernement" ne peut être que lui-même. Quel Ambiteux, ce Marat ! Mais moi aussi je préfère Marat que ce militaire de pacotille (Napoléon) qui ne sait même aligner une phrase tandis que l'Ami du peuple est tout de même reconnu grand journaliste !
François
François- Député
- Nombre de messages : 275
Re: LE PASSE DE L AMI DU PEUPKE
Bart a écrit:Salut Ange pitou,
Dis-moi Ange pitou, j’ai un doute sur Michelet, tu dis qu’il a connu personnellement Marat, il me semble que c’est peu probable car l’historien a vu le jour en 1798 et l’Ami du peuple a été assassiné le 13 juillet 1793 donc c’est impossible que ces deux personnes puissent se voir. Peut-être que tu t’es trompé mais c’est sûr que Michelet en tant qu’historien de la Révolution Française a porté un jugement sévère contre Marat.
E tout cas, je te remercie d’avoir participé activement au forum en général et à ce sujet en particulier, sans toi, peut-être que ce sujet ne sera pas autant passionnel !
Cordialement,
Bart
Salut bart,
Oups! j'a fait une erreur sur Michelet, c'est toi qui as raison, il est né après la mort de Marat.
j'ai honte de faire une telle erreur me pardonne-tu?
ange
ange pitou- Commandant de La garde Nationale
- Nombre de messages : 88
Paris : Paris 7e
Re: LE PASSE DE L AMI DU PEUPKE
ange pitou a écrit:Oups! j'a fait une erreur sur Michelet, c'est toi qui as raison, il est né après la mort de Marat.
j'ai honte de faire une telle erreur me pardonne-tu?
ange
OH Ange pitou, ce n'est pas grave moi aussi ça m'arrive de faire des erreurs dans la date chronologique, tu es tout excusé !!
Cordialement,
Bart
Re: Concernant le passé de Marat...
Salut à tous,
Je relance ce sujet car je viens de finir le livre de Jacques Castelnau " l'ami du peuple".
J'ai dévoré ce livre avec un immense plaisir.. trop marrant le phénomène en question !!! C'est rare de trouver de nos jours un politicien de cette envergure, j'exagère hein?
Finalement, on peut dire que Marat était un grand jaloux!! Son plus grand rêve c'était de devenir quelqu'un de très populaire : un philosophe ou même un savant pourquoi pas!! Faire partie du membre des académiens.....malheureusement pour lui, il se voit rejeter par ces deux élites qui le traitent de charlatan , alors Marat se venge en trainant ces derniers dans la boue avec ses écrits incendiaires...ce qu'il voulait c'est de détruire la réputation de tous les grands savants ou philosophes comme Cordorcet, Alembert, Voltaire, newton,
C'était après cet échec cuisant que le futur chef des sans-culottes, se tourna vers la rue... finalement, notre "ami du peuple" n'était pas aussi sincère dans son engagement politique qu'il nous a laissé croire... ??
Si non, je développerai un peu plus tard sur sa "législation criminelle" : qui caractérise bien avec son auteur.. c'est du pur délire !!!
Ps : Je trouve très révélateur ce passage où l'auteur disait de Marat lors de son séjour à Londres: "il se jette dans la bataille, attiré par l'odeur de la guerre civile, fasciné par le spectacle de la discorde et des passions déchainées"
Je relance ce sujet car je viens de finir le livre de Jacques Castelnau " l'ami du peuple".
J'ai dévoré ce livre avec un immense plaisir.. trop marrant le phénomène en question !!! C'est rare de trouver de nos jours un politicien de cette envergure, j'exagère hein?
Finalement, on peut dire que Marat était un grand jaloux!! Son plus grand rêve c'était de devenir quelqu'un de très populaire : un philosophe ou même un savant pourquoi pas!! Faire partie du membre des académiens.....malheureusement pour lui, il se voit rejeter par ces deux élites qui le traitent de charlatan , alors Marat se venge en trainant ces derniers dans la boue avec ses écrits incendiaires...ce qu'il voulait c'est de détruire la réputation de tous les grands savants ou philosophes comme Cordorcet, Alembert, Voltaire, newton,
C'était après cet échec cuisant que le futur chef des sans-culottes, se tourna vers la rue... finalement, notre "ami du peuple" n'était pas aussi sincère dans son engagement politique qu'il nous a laissé croire... ??
Si non, je développerai un peu plus tard sur sa "législation criminelle" : qui caractérise bien avec son auteur.. c'est du pur délire !!!
Ps : Je trouve très révélateur ce passage où l'auteur disait de Marat lors de son séjour à Londres: "il se jette dans la bataille, attiré par l'odeur de la guerre civile, fasciné par le spectacle de la discorde et des passions déchainées"
Re: Concernant le passé de Marat...
Coucou Bart
Mdr !! merci d'avoir relancé ce sujet
Effectivement il était envieux, dans la galerie des portraits
révolutionnaires, on peut constater aisément que Marat occupe la place
de l'énergumène. John moore disait de lui " aux yeux d'un
peintre de massacre, la tête de Marat serait d'un intérêt inestimable"
Il est évident que tout dans son comportement, l'agitation théatrale et
l'exhibitionnisme ; les discours (appel à l'émeute et au massacre) doivent
être extrêmement choquants pour ses contemporains.
Mdr !! merci d'avoir relancé ce sujet
Effectivement il était envieux, dans la galerie des portraits
révolutionnaires, on peut constater aisément que Marat occupe la place
de l'énergumène. John moore disait de lui " aux yeux d'un
peintre de massacre, la tête de Marat serait d'un intérêt inestimable"
Il est évident que tout dans son comportement, l'agitation théatrale et
l'exhibitionnisme ; les discours (appel à l'émeute et au massacre) doivent
être extrêmement choquants pour ses contemporains.
Louis- Commandant de La garde Nationale
- Nombre de messages : 192
Re: Concernant le passé de Marat...
merci Louis
Toi au moins tu restes fidèle au forum contrairement à d'autres qui le désertent, n'est ce pas François ?
& Angepitou également mais bon, pour ce qui concerne Ange c'est devenu une habitude de disparaître pour mieux revenir en fanfaron lol !!
Je n'aurais jamais dû vous présenter Yahoo Q/R, je parie, qu'ils sont entrain de troller !!
J'imagine bien François dans cette position entrain de créer des trolls
Ps : Louis, je développerai plus tard la Législation criminelle de Marat
Toi au moins tu restes fidèle au forum contrairement à d'autres qui le désertent, n'est ce pas François ?
& Angepitou également mais bon, pour ce qui concerne Ange c'est devenu une habitude de disparaître pour mieux revenir en fanfaron lol !!
Je n'aurais jamais dû vous présenter Yahoo Q/R, je parie, qu'ils sont entrain de troller !!
J'imagine bien François dans cette position entrain de créer des trolls
Ps : Louis, je développerai plus tard la Législation criminelle de Marat
Re: Concernant le passé de Marat...
Bart a écrit:Toi au moins tu restes fidèle au forum contrairement à d'autres qui le désertent, n'est ce pas François ?
Merci ça fait plaisir à lire !!!!!!!!! toujours fidèle au poste mon capitaine!!!
Bart a écrit:Je n'aurais jamais dû vous présenter Yahoo Q/R, je parie, qu'ils sont entrain de troller !!
Mdrrr !! exact, j'ai vu hier leur troll rôdait sur la rubrique looooooooooolll
Bart a écrit: J'imagine bien François dans cette position entrain de créer des trolls
looooooool bien vu !!
Te souviens-tu de H**** C***, le troll d'Angepitou ? Comment on s'est marré comme des fous !!
Louis- Commandant de La garde Nationale
- Nombre de messages : 192
Re: Concernant le passé de Marat...
Louis a écrit:Te souviens-tu de H**** C***, le troll d'Angepitou ? Comment on s'est marré comme des fous !!
Oh oui, comment oublier un phénomène pareil, quand je pense que j'ai failli briser mes reins à force de rigoler!!
Il nous a fait trop rire, même maintenant que j'y pense ça fait toujours marrant, ça fait presqu'un an déjà !!snif !
(le plus comique c'était sur la fête du 24 novembre lol) !!
Je crois que tout le monde regrette ce troll, même le clan adverse
Re: Concernant le passé de Marat...
Bart a écrit:Toi au moins tu restes fidèle au forum contrairement à d'autres qui le désertent, n'est ce pas François ?
Voyons ma chère Baaaaaaaaaart, ne dis pas de telles sottises, je t'envoie un mail !!
J'y mettrais ma main au feu que ce courtisan de Louis se réjouit de la situation
François- Député
- Nombre de messages : 275
Re: Concernant le passé de Marat...
Héo François t'as fumé la moquette ?? ??????????
Louis- Commandant de La garde Nationale
- Nombre de messages : 192
Re: Concernant le passé de Marat...
Barbaroux parle de Marat (extrait de ses Mémoires)
"J'ai dit, dans les premiers chapitres de ces Mémoires, qu'en 1788 j'avais fait un cours d'optique sous Marat; je l'ai apprécié comme savant; je dois le faire connaître comme politique.
Un de mes écrits sur la rébellion d'Arles tomba dans ses mains; il m'écrivit pour me complimenter, et m'invita à l'aller le voir. Je m'y rendis, il demeurait alors vis-à-vis le café Richard, dans la rue Saint-Honoré. Je l'entendis, je crus qu'il avait perdu la tête.
Il me dit sérieusement que les Français n'étaient que des mesquins révolutionnaires, et que lui seul avait les moyens de fonder la liberté. Je voulus pressentir le grand-homme. Je parus avide de ses instructions. "Donnez moi me dit-il, deux cent Napolitains armés de poignards et partout à leur bras gauche un manchon en guise de bouclier. Avec eux je parcourrai la France, et je ferai la révolution". Tout ce qu'il ajouta fut de même force: il voulait me prouver que c'était un calcul très-humain d'égorger deux cent soixante mille hommes. Sans doute il avait de la prédilection pour ce nombre, car depuis il a toujours exactement demandé deux cent soixante mille têtes, rarement il allait jusqu'à trois cent mille.
Un pareil entretien n'était pas assez agréable pour que j'y revinsses; mais après m'avoir écrit plusieurs lettres de reproches, il me chercher par Rovère, qui m'entraina dans sa retraite. Marat avait pris gîte dans les mauvaises rues voisines de la place du Palais-Royal, chez Daubigny, espèce d'avocat, puis Jacobin, puis voleur. Nous trouvâmes l'homme célèbre écrivant son journal. Il était pressé; l'imprimeur demandait des feuilles. Il fallait voir avec quelle légèreté Marat faisait ses articles. Sans connaître un homme public, il demandait au premier venu ce qu'il en pensait, et il écrivait. "J'écraserai le scélérat" disait-il. Il avait fait un article contre Degrave. Rovère observa que ce ministre venait à sa sollicitation de rappeler Wigenstein, commandant l'armée du midi. Sans autre examen Marat effaça ce qu'il avait dit de Degrave.
Son journal achevé il nous parla politique. "Nous avions tort de croire que les Français devaient faire la guerre avec des fusils: le poignard était la seule arme qui convint à des hommes libres. Avec un couteau bien affilé, on fait tomber son ennemi dans un bataillon comme au coin d'une rue. L'Assemblée nationale peut encore sauver la France; il faut qu'elle décrète que tous les aristocrates porteront au bras un ruban blanc, et qu'on les pendra lorsqu'on en trouvera trois réunis. Je veux qu'on attende dans les défilés de rues et des promenades les royalistes et les feuillants, et qu'on les égorge: c'est un acte d'humanité".
Je lui fis observer qu'on pouvait de cette manière tuer beaucoup de patriotes: "faible objection! me dit-il. Si sur cent hommes tués il y a dix patriotes, qu'importe! c'est quatre vingt dix hommes pour dix, et puis on ne peut pas se tromper; tombez sur ceux qui ont des voitures, des valets, des habits de soie, ou qui sortent des spectacles, vous êtes sûr que ce sont des aristocrates". On ne voudrait jamais croire que ces propos m'ont été tenus par Marat, si l'on retrouvait dans son journal les mêmes propositions.
Lorsque l'Assemblée législative l'eut décrété d'accusation, il m'écrivit de nouveau et me fit dire que je pourrais le sauver en l'emmenant à Marseille. J'eus la faiblesse de consentir à le voir encore: Duprat et Rovère m'y engagèrent. Rebecqui me disait que dans l'état de crise où nous étions, il ne fallait rien négliger et même entendre les plus fous.
Un affidé de Marat me conduisit dans un café de la Grève, et de là chez une femme où la conférence eut lieu à neuf heures du soir. Ce furent les mêmes propos; il m'engagea surtout à le conduire à Marseille: il se travestirait, me disait-il en jockey. Je ne promis rien, je craignais trop de faire un mauvais présent à mon pays. Cependant, croyant que sa douleur dérangerai davantage sa tête, je lui donnai quelques consolations. Je pensais alors que ses discours sanguinaires étaient le délire de son esprit, et non l'épanchement de son âme atroce.
Je n'ai bien connu Marat que lorsque j'ai vu signée de lui la lettre par laquelle le Comité de salut public de la Commune de Paris engageait toutes les municipalités de la France à imiter les massacres du 2 septembre...."
"J'ai dit, dans les premiers chapitres de ces Mémoires, qu'en 1788 j'avais fait un cours d'optique sous Marat; je l'ai apprécié comme savant; je dois le faire connaître comme politique.
Un de mes écrits sur la rébellion d'Arles tomba dans ses mains; il m'écrivit pour me complimenter, et m'invita à l'aller le voir. Je m'y rendis, il demeurait alors vis-à-vis le café Richard, dans la rue Saint-Honoré. Je l'entendis, je crus qu'il avait perdu la tête.
Il me dit sérieusement que les Français n'étaient que des mesquins révolutionnaires, et que lui seul avait les moyens de fonder la liberté. Je voulus pressentir le grand-homme. Je parus avide de ses instructions. "Donnez moi me dit-il, deux cent Napolitains armés de poignards et partout à leur bras gauche un manchon en guise de bouclier. Avec eux je parcourrai la France, et je ferai la révolution". Tout ce qu'il ajouta fut de même force: il voulait me prouver que c'était un calcul très-humain d'égorger deux cent soixante mille hommes. Sans doute il avait de la prédilection pour ce nombre, car depuis il a toujours exactement demandé deux cent soixante mille têtes, rarement il allait jusqu'à trois cent mille.
Un pareil entretien n'était pas assez agréable pour que j'y revinsses; mais après m'avoir écrit plusieurs lettres de reproches, il me chercher par Rovère, qui m'entraina dans sa retraite. Marat avait pris gîte dans les mauvaises rues voisines de la place du Palais-Royal, chez Daubigny, espèce d'avocat, puis Jacobin, puis voleur. Nous trouvâmes l'homme célèbre écrivant son journal. Il était pressé; l'imprimeur demandait des feuilles. Il fallait voir avec quelle légèreté Marat faisait ses articles. Sans connaître un homme public, il demandait au premier venu ce qu'il en pensait, et il écrivait. "J'écraserai le scélérat" disait-il. Il avait fait un article contre Degrave. Rovère observa que ce ministre venait à sa sollicitation de rappeler Wigenstein, commandant l'armée du midi. Sans autre examen Marat effaça ce qu'il avait dit de Degrave.
Son journal achevé il nous parla politique. "Nous avions tort de croire que les Français devaient faire la guerre avec des fusils: le poignard était la seule arme qui convint à des hommes libres. Avec un couteau bien affilé, on fait tomber son ennemi dans un bataillon comme au coin d'une rue. L'Assemblée nationale peut encore sauver la France; il faut qu'elle décrète que tous les aristocrates porteront au bras un ruban blanc, et qu'on les pendra lorsqu'on en trouvera trois réunis. Je veux qu'on attende dans les défilés de rues et des promenades les royalistes et les feuillants, et qu'on les égorge: c'est un acte d'humanité".
Je lui fis observer qu'on pouvait de cette manière tuer beaucoup de patriotes: "faible objection! me dit-il. Si sur cent hommes tués il y a dix patriotes, qu'importe! c'est quatre vingt dix hommes pour dix, et puis on ne peut pas se tromper; tombez sur ceux qui ont des voitures, des valets, des habits de soie, ou qui sortent des spectacles, vous êtes sûr que ce sont des aristocrates". On ne voudrait jamais croire que ces propos m'ont été tenus par Marat, si l'on retrouvait dans son journal les mêmes propositions.
Lorsque l'Assemblée législative l'eut décrété d'accusation, il m'écrivit de nouveau et me fit dire que je pourrais le sauver en l'emmenant à Marseille. J'eus la faiblesse de consentir à le voir encore: Duprat et Rovère m'y engagèrent. Rebecqui me disait que dans l'état de crise où nous étions, il ne fallait rien négliger et même entendre les plus fous.
Un affidé de Marat me conduisit dans un café de la Grève, et de là chez une femme où la conférence eut lieu à neuf heures du soir. Ce furent les mêmes propos; il m'engagea surtout à le conduire à Marseille: il se travestirait, me disait-il en jockey. Je ne promis rien, je craignais trop de faire un mauvais présent à mon pays. Cependant, croyant que sa douleur dérangerai davantage sa tête, je lui donnai quelques consolations. Je pensais alors que ses discours sanguinaires étaient le délire de son esprit, et non l'épanchement de son âme atroce.
Je n'ai bien connu Marat que lorsque j'ai vu signée de lui la lettre par laquelle le Comité de salut public de la Commune de Paris engageait toutes les municipalités de la France à imiter les massacres du 2 septembre...."
DA SYLVA- Citoyen
- Nombre de messages : 13
Re: Concernant le passé de Marat...
DA SYLVA a écrit:"Nous avions tort de croire que les Français devaient faire la guerre avec des fusils: le poignard était la seule arme qui convint à des hommes libres. Avec un couteau bien affilé, on fait tomber son ennemi dans un bataillon comme au coin d'une rue. L'Assemblée nationale peut encore sauver la France; il faut qu'elle décrète que tous les aristocrates porteront au bras un ruban blanc, et qu'on les pendra lorsqu'on en trouvera trois réunis. Je veux qu'on attende dans les défilés de rues et des promenades les royalistes et les feuillants, et qu'on les égorge: c'est un acte d'humanité".
Je lui fis observer qu'on pouvait de cette manière tuer beaucoup de patriotes: "faible objection! me dit-il. Si sur cent hommes tués il y a dix patriotes, qu'importe! c'est quatre vingt dix hommes pour dix, et puis on ne peut pas se tromper; tombez sur ceux qui ont des voitures, des valets, des habits de soie, ou qui sortent des spectacles, vous êtes sûr que ce sont des aristocrates". On ne voudrait jamais croire que ces propos m'ont été tenus par Marat, si l'on retrouvait dans son journal les mêmes propositions.
C'était un drôle d'oiseau Marat !!! ce qu'il préconisait se réalisera dans les massacres de septembre !
Merci Antoine pour cet extrait !!
Re: Concernant le passé de Marat...
Marat peut très bien avoir été médecin, vouloir même s’anoblir puis devant la révolution devenir un fervent patriote.
Je ne pense pas qu'on vie en pauvre avec des vêtements déchirés pour le plaisir.
Je ne pense pas qu'on vie en pauvre avec des vêtements déchirés pour le plaisir.
Crie du peuple- Maire
- Nombre de messages : 24
Re: Concernant le passé de Marat...
Vous êtes les dignes héritiers des girondins. On connaissait votre aversion pour Marat, mais de là à s'attaquer sur son physique, c'est pas beau, c'est tomber dans la facilité, faute d'argument plus solide.
Quelques soient les épisodes besogneux ou confortables de sa vie et le mépris essuyés ou imaginaires, Marat restera un personnage singulier mais droit dans ses bottes. Il a la capacité remarquable à discerner l'avenir de la Révolution. Et c'est là que réside l'exceptionnalité de Marat.
Quelques soient les épisodes besogneux ou confortables de sa vie et le mépris essuyés ou imaginaires, Marat restera un personnage singulier mais droit dans ses bottes. Il a la capacité remarquable à discerner l'avenir de la Révolution. Et c'est là que réside l'exceptionnalité de Marat.
Cyril- Administrateur
- Nombre de messages : 121
Re: Concernant le passé de Marat...
Marat était un fin stratège, il reprend une démarche qui était déjà dans Rousseau distinguant le temps de la fondation, celui du « contrat » qui se donne des formes et où peut même intervenir le « dictateur » au sens romain du terme, du temps de l'exercice paisible des institutions nouvelles, pour justifier et fonder le gouvernement révolutionnaire comme forme provisoire et transitoire du gouvernement républicain.François a écrit:C'est vrai il a proposé une sorte de dictature et ses écrits sous-entendaient que le Chef de cet "gouvernement" ne peut être que lui-même. Quel Ambiteux, ce Marat !
Cyril- Administrateur
- Nombre de messages : 121
Re: Concernant le passé de Marat...
Cyril a écrit:Il a la capacité remarquable à discerner l'avenir de la Révolution. Et c'est là que réside l'exceptionnalité de Marat.
Absolument d'accord, je dirai qu'il y a deux manières, au moins de rationaliser « l'exceptionnalité » de Marat comme : grand persécuté et grand visionnaire.
D'une part, contrairement à la légende noire qui attribuait à Marat la situation du paria,intellectuellement frustré car rejeté par les académiciens, et devint un révolutionnaire exalté, ne tient pas la route. Gottschakl a établi qu'en Angleterre, loin d'être un paria, Marat a été un « gentleman d'une situation considérable ». Daniel Roche persuadé que les ambitions savantes de l'Ami du Peuple étaient loin d'être médiocres et bornées, balance les sacarmes de Voltaire par la considération de Diderot et note qu'il se trouva au moins une académie, celle de Rouen, pour le couronner. Gérard Walter fait remarquer que les accents de subversion sont inchangés chez Marat quelques que soient les vicissitudes de la vie.
Et d'autre part, également d'accord avec toi Cyril, l'exceptionnalité de Marat se trouve dans une capacité remarquable à annoncer la Révolution elle-même avant le grand événement, anticipation qu'un montage de citations bien choisies dans les œuvres pré-révolutionnaires de Marat pourrait soutenir, mais qu'un autre montage pourrait mettre en pièce. Un seul exemple : dans ces chaines de l'esclavage, où Marat paraît anticiper le régicide.
Marat était un grand visionnaire ou prophète de malheur selon dans quel rang on juge le classer, peu importe, mais force est de constater qu'il a annoncé inlassablement le départ des tantes du roi, la désertion de La fayette, la corruption de Mirabeau, la fuite à Varennes, la trahison de Dumouriez. Et comme tout cela se produit en effet, beaucoup d'historiens ont souligné l'extraordinaire prescience de Marat,et que lui-même (Marat) de se congratuler « ces prédictions accomplies prouvent que je sais juger les hommes et les choses ».
Il est vrai que Marat voulait la dictature moins comme un prolongement de le Révolution que comme une parenthèse, juste le temps d'écraser définitivement la classe vaincue.
Aquila- Maire
- Nombre de messages : 53
Re: Concernant le passé de Marat...
Oh mon dieu !!
C'est fini, oui ??? C'est quoi tous ces torrents d'éloges en faveur des montagnards ?
Après Saint-Just, c'est au tour de Marat !! Dites, saviez-vous que vous êtes en train d'insulter la mémoire des Girondins ?
Et de plus sur leur propre territoire, honteux !!
C'est fini, oui ??? C'est quoi tous ces torrents d'éloges en faveur des montagnards ?
Après Saint-Just, c'est au tour de Marat !! Dites, saviez-vous que vous êtes en train d'insulter la mémoire des Girondins ?
Et de plus sur leur propre territoire, honteux !!
Re: Concernant le passé de Marat...
Tu veux nous priver de la spiritualité et de ce qui est bon pour notre âme ?
Aquila- Maire
- Nombre de messages : 53
Re: Concernant le passé de Marat...
Autrement dit, je dois fermer ma gueule ou m'en aller ?
Aquila- Maire
- Nombre de messages : 53
Re: Concernant le passé de Marat...
Aquila a écrit:je dirai qu'il y a deux manières, au moins de rationaliser « l'exceptionnalité » de Marat comme : grand persécuté et grand visionnaire.
" Au moins " dis-tu ! Et j'ajouterai ceci : grand NEVROSE ! Il pousse à la violence ( 200 000 têtes à guillotiner comme seul remède pour purger la contre-révolution ) mais sera toujours physiquement absent des grandes journées révolutionnaires.
Pour quelqu'un "d'exceptionnel" il ne serait pas un tantinet poltron ?
Louis- Commandant de La garde Nationale
- Nombre de messages : 192
Re: Concernant le passé de Marat...
Mdrr, Tu as bien fait de le rappeler, mon cher Louis. Marat fut un grand névrosé qui réclamait sans cesse 200 000 têtes que les Girondins ne lui pardonneront pas, et que même ceux qui étaient de son bord comme Camille Desmoulins jugeait que c'était trop excessif. Desmoulins a failli avoir une attaque en apprenant que Marat réclamait 200 000 têtes. Pas étonnant que les écrits incendiaires de Marat ont fini par entraîner les massacres de septembre. L'ami du peuple fut une calamité et un incitateur aux meurtres. Les Girondins voulaient le faire enfermer car le jugeaient trop dangereux et fou. Ils tentaient en vain de le mettre en arrestation pour avoir fomenté les massacres de septembre, mais cette action causa la destitution des Girondins et plus tard leur exécution. Marat étant devenu l'idole des sans-culottes.
Eh oui, comme tu vois, tous les leaders de la Montagne tels que Robespierre, Danton et Marat n'étaient pas présents lors de grands événements. Ils soufflent le vent de la terreur et du massacre, mais se gardent bien d'y participer, et d'ailleurs Vergniaud a reproché à Robespierre sur sa conduite le 10-Août et la manière dont il faisait l'usage de la violence en sous-main.
«On a cherché à consommer la Révolution par la terreur ; j’aurais voulu la consommer par l’amour. ». Discours de Vergniaud - La Convention - 10 avril 1793.
« Robespierre nous accuse d’être devenus tout à coup des « modérés », des « feuillants ». Nous, modérés ! Je ne l’étais pas le 10 août, Robespierre, quand tu étais caché dans ta cave !Des modérés ! Non, je ne le suis pas dans ce sens que je veuille éteindre l’énergie nationale. ». Discours de Vergnaiud – La Convention - 10 avril 1793.
Dans cet extrait de discours, Vergniaud se défend d'être un «modéré », il entend par là qu'il n'était pas lâche. Il ne faut pas interprêter ses paroles dans le sens de la violence, il faut se situer dans le contexte de la période trouble où la moindre parole de travers pourrait être condamné à la peine de mort.. Il faut dire qu'en cette période, être accusé d'être des « modérés», ça signifie qu'on pactise avec l'ennemie et risque la Guillotine. Preuve en est qu'il explique le fond de sa pensée sur ce qu'il entend par « modéré »: « Si, sous prétexte de révolution, il faut pour être patriote se déclarer le protecteur du meurtre et du brigandage, je suis modéré »
Vergniaud rappelle à son accusateur (Robespierre), que lors de la journée du 10 Août, il était présent à l'Assemblée dont il avait la charge de la présidence, et même sous les canons il n'avait pas failli, il faisait preuve d'un immense courage pendant que le château des Tuileries était mis à sac et que les garde suisses se faisaient massacrer . Guadet et lui se relayaient pour présider durant toute la nuit jusqu'au matin de ce mémorable jour, risquant leur vie, de se faire déchiqueter par la populace en furie. Pendant ce temps, Monsieur Robespierre se terre dans la cave et Marat le grand « visionnaire » dans les souterrains. Danton, bah on le cherchait partout mais il restait introuvable, lol !!
Eh oui, comme tu vois, tous les leaders de la Montagne tels que Robespierre, Danton et Marat n'étaient pas présents lors de grands événements. Ils soufflent le vent de la terreur et du massacre, mais se gardent bien d'y participer, et d'ailleurs Vergniaud a reproché à Robespierre sur sa conduite le 10-Août et la manière dont il faisait l'usage de la violence en sous-main.
«On a cherché à consommer la Révolution par la terreur ; j’aurais voulu la consommer par l’amour. ». Discours de Vergniaud - La Convention - 10 avril 1793.
« Robespierre nous accuse d’être devenus tout à coup des « modérés », des « feuillants ». Nous, modérés ! Je ne l’étais pas le 10 août, Robespierre, quand tu étais caché dans ta cave !Des modérés ! Non, je ne le suis pas dans ce sens que je veuille éteindre l’énergie nationale. ». Discours de Vergnaiud – La Convention - 10 avril 1793.
Dans cet extrait de discours, Vergniaud se défend d'être un «modéré », il entend par là qu'il n'était pas lâche. Il ne faut pas interprêter ses paroles dans le sens de la violence, il faut se situer dans le contexte de la période trouble où la moindre parole de travers pourrait être condamné à la peine de mort.. Il faut dire qu'en cette période, être accusé d'être des « modérés», ça signifie qu'on pactise avec l'ennemie et risque la Guillotine. Preuve en est qu'il explique le fond de sa pensée sur ce qu'il entend par « modéré »: « Si, sous prétexte de révolution, il faut pour être patriote se déclarer le protecteur du meurtre et du brigandage, je suis modéré »
Vergniaud rappelle à son accusateur (Robespierre), que lors de la journée du 10 Août, il était présent à l'Assemblée dont il avait la charge de la présidence, et même sous les canons il n'avait pas failli, il faisait preuve d'un immense courage pendant que le château des Tuileries était mis à sac et que les garde suisses se faisaient massacrer . Guadet et lui se relayaient pour présider durant toute la nuit jusqu'au matin de ce mémorable jour, risquant leur vie, de se faire déchiqueter par la populace en furie. Pendant ce temps, Monsieur Robespierre se terre dans la cave et Marat le grand « visionnaire » dans les souterrains. Danton, bah on le cherchait partout mais il restait introuvable, lol !!
Re: Concernant le passé de Marat...
Oui Bart. C'est cocasse de voir comment ses historiographes essayent de faire de lui un héros. Le fait même qu'il ait moins été un acteur de la Révolution qu'un agitateur " je n'ai pris part aux affaires publiques que par mes écrits" écrivait-il.
Louis- Commandant de La garde Nationale
- Nombre de messages : 192
Re: Concernant le passé de Marat...
Louis a écrit:Aquila a écrit:je dirai qu'il y a deux manières, au moins de rationaliser « l'exceptionnalité » de Marat comme : grand persécuté et grand visionnaire.
" Au moins " dis-tu ! Et j'ajouterai ceci : grand NEVROSE ! Il pousse à la violence ( 200 000 têtes à guillotiner comme seul remède pour purger la contre-révolution ) mais sera toujours physiquement absent des grandes journées révolutionnaires.
Pour quelqu'un "d'exceptionnel" il ne serait pas un tantinet poltron ?
200000 têtes ?
Quand je pense que cette canaille (marat) est vénérée par les 2 dégénérés forumeurs dont je tairais les noms pour la commodité.
C'est pathétique...
Condé- Maire
- Nombre de messages : 37
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