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Vergniaud par Bart

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Message  Bart Dim 18 Déc 2005 - 18:00

Vergniaud par Bart Vergni10

Pierre-victurnien Vergniaud est né à Limoges le 31 mai 1753, il était issu d’une famille aisée mais ruinée : son père vendait des fournitures pour les armées. Vergniaud s’était forgé une culture riche en littérature grecque et romaine : ses modèles sont Cicéron et Démosthène. Grâce à ses connaissances, il s’est fait remarqué par Turgot (alors intendant du Limousin), celui-ci lui fait obtenir une bourse pour étudier à Paris au lycée Duplessis. La mort de son père et la faillite de sa famille l’obligea à entrer au séminaire mais cette vocation ne l’inspira guère, bientôt il abandonna l’état ecclésiastique et se retourna dans son pays natal.


Désormais sans avenir, Vergniaud vécut une vie morne et solitaire ; il passa son temps libre à exercer l’art oratoire, un jour, son beau-frère François Alluaud, l’entendit à travers la porte et reconnut son talent d’orateur, décida de payer ses études de droit. Grâce à l’appui financier de M. Alluaud, Vergniaud entra aux barreaux et devint avocat ; le célèbre écrivain et parlementaire Dupaty ayant reconnu son éloquence décida de le recommander et de le protéger, il écrivit à M.Alluaud «  j’ai payé  de mes deniers et je continuerais à payer pour d’autres années la pension de votre beau-frère….il ne lui faut que du temps … un jour il fera une grande gloire à son nom.. ». Vergniaud travailla pour M. Dupaty et a appris l’art d’éblouir  par des phrases frappantes et éloquentes....


Dernière édition par Bart le Jeu 17 Sep 2009 - 7:42, édité 8 fois
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Message  Bart Dim 18 Déc 2005 - 18:02

Malgré un physique ordinaire et un peu disgracieux car son visage est marqué par des traces de la petite vérole, Vergniaud connaît un grand succès féminin ; car lorsqu’il parla en public son visage prend un teint éblouissant et le public resta subjuguer par son art oratoire (il faut rappeler que Sous la Révolution, la tribune était remplie de monde lorsque Vergniaud donna des discours). De plus, en bon épicurien, notre Vergniaud était un bon vivant, les dettes qu’il contractait chez son bottier ou son perruquier ne l’empêchait pas de jouir pleinenement de la vie : c’était un homme coquet qui aima se vêtir et se coiffer, d’ailleurs jusqu’à sa mort, Vergniaud continuera même en prison à se faire coiffer par son fidèle valet.

Lorsque la Révolution survint, le futur grand orateur accueillit avec enthousiasme la prise de la bastille ; il entra dans la garde nationale et se fait élire membre de l’administration départementale et fonda à Bordeaux avec ses amis Ducos et Fonfrède le Club des Amis de la Constitution (filiale de la célèbre Club des Jacobins). La fuite de Louis XVI à Varennes lui donne une répugnance telle qu’il proposa une mesure de comparution devant La Haute court pour le souverain. A partir de ce moment, Vergniaud ne plaidera que les causes des paysans contre la seigneurie ce qui contribue à sa célébrité dans la région bordelaise comme étant l’homme qui soutient la cause du pauvre opprimé contre le despotisme féodal. C’est grâce à cette renommée que notre Vergniaud se fera élire député de la Législative en septembre 1791. Il part donc pour Paris avec ses collègues également élus avec succès Guadet, Gensonné et Ducos mais à peine arrivés à la capitale, ils éprouvent quelques difficultés à se procurer un appartement, il écrivit : « nous sommes quatre qui voudrions demeurer ensemble et qui courons de tous côtés pour trouver un logement, nous n’avons qu’un provisoire et encore l’avons-nous cherché longtemps, tous les hôtels sont remplis ».

Dans une autre lettre à sa sœur, Vergniaud montra sa crainte devant la responsabilité de son mandat de député : « j’ai déjà assisté à une séance de l’assemblée nationale mourante, nous lui succéderons le 1er du mois, c’est une mesure qui me flatte et m’effraie ». Dès la première séance de la Législative, le trio bordelais va se distinguer des autres députés, ils soutiennent les mesures qui contribuent à ôter le mot « sire » ou »majesté » à Louis XVI et de remplacer le fauteuil royal par un simple fauteuil. Très vite, Vergniaud se fait élire président de l’assemblée, il s’inscrit alors au club des Jacobins et se rapproche de Brissot, alors député et prédisent du club ; ce dernier avait crée, la société des amis des noirs qui a pour but de défendre le statut des esclaves dans les colonies françaises, ce qui intéressa fort Vergniaud et ses amis....
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Message  Bart Dim 22 Jan 2006 - 13:39

L’éloquence des discours de Vergniaud lui fera reconnaître par tous comme l’un des grands orateurs de son temps, on le compara à Mirabeau ou même Cicéron, ce qui contribua largement à la crédibilité de ses arguments et lui fera remporter la décision dans les débats parlementaires. Lorsqu’il parle à l’Assemblée, les tribunes se remplissent pour l’écouter, on voit même une passionnée révolutionnaire écrira dans sa correspondance à son fils comparant les bordelais à des « Aristides, des Catons et des Cincinnatus ».

Un des premiers discours de Vergniaud restera à jamais mémorable et brillant, la France entière écouta avec beaucoup d’attention ce discours du 25 octobre 1791. Lorsqu’à la Tribune, il s’adressa au public pour châtier les émigrés réunis autour des frères de Louis XVI (le comte d’Artois et Monsieur) coupables de susciter les officiers à déserter l’armée et d’intention d’exciter la guerre civile. Il les pointa du doigt en les écrasant de tout son mépris « ses superbes mendiants qui n’ont pu s’acclimater à la terre d’égalité.......débarrassons la nation de ce bourdonnement d’insectes avides de son sang qui l’inquiète et la fatigue et rendons le calme au peuple… et bientôt on verra ces superbes mendiants qui vont recevoir les roubles de Catherine (de Russie) et les millions de la Hollande expier, dans la misère et dans la honte, les crimes de leur orgueil ». Par ce discours, il demanda la peine de mort pour les princes du sang s’ils ne rentrent pas en France dans un délai deux mois, cette mesure concerne également les émigrés qui risqueront la peine de mort s’ils se refusent de repasser la frontière.

Dans un autre discours, il prononcera une réquisitoire sévère contre les prêtres réfractaires accusaient de prêcher « la discorde au nom d’un dieu de paix, qui sanctifient les fureurs, les crimes et les parjures » ; puis contre la noblesse : « ce mot seul est une injure pour l’espèce humaine.. ». Le 10 mars 1792, c’est au tour de Marie-Antoinette que Vergniaud fait savoir que la constitution ne la protégera pas contre l’inviolabilité d’une condamnation si elle continue à intriguer avec l’Autriche, ce discours qu’aucun député n’avait osé déclarer à l’Assemblée, donna à l’Aigle de la Gironde toute sa splendeur, il pointa du doigt en direction du château des Tuileries et dit : « Que tous ceux qui habitent ce palais sachent que notre constitution n’accorde l’inviolabilité qu’au roi ! Qu’ils sachent que la loi y atteindra sans distinction tous les coupables et qu’il n’y sera pas une seule tête convaincue d’y être criminelle qui puisse échapper à son glaive ».
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Message  Bart Dim 22 Jan 2006 - 13:42

Partisan de la Guerre, Vergniaud soutiendra Brissot contre Robespierre au club des jacobins, grâce à son éloquence, il deviendra la voix des Girondins. Très vite pointé du doigt comme l’un des chefs de la Gironde par les jacobins, l’Aigle de la Gironde sera la proie des journalistes jaloux comme Marat, Hébert ou Camille Desmoulins qui n’hésitent pas à le traîner dans la boue dans leurs journaux.

Le destin a voulu que Vergniaud se retrouva toujours face à Louis XVI dans ses moments critiques : la journée du 20 juin 1792, lorsque le peuple, agaçait de l’attitude de Louis XVI qui refusait de sanctionner les deux décrets, envahit le château des Tuileries où la famille royale séjourne, Vergniaud est appelé par l’Assemblée pour porter secours au souverain en calmant l’esprit révolté du peuple.

Le 3 juillet 1792, c’est avec éloquence et fermeté qu’il prononcera « la patrie en danger » lorsque l’armée prussienne s’apprêtait à prendre la Lorraine. Son célèbre discours fera frémir le trône et la tête de Louis XVI : « C’est au nom du roi que les princes français ont tenté de soulever contre la nation toutes les cours de l’Europe….. C’est pour venger la dignité du roi que s’est formé l’alliance monstrueuse entre les cours de Vienne et de Berlin….. C’est pour défendre le roi qu’on a vu accourir d’Allemagne sous les drapeaux de la rébellion les anciennes compagnies des gardes du corps….. C’est au nom du roi que la liberté est attaquée… ».

La journée du 10 août 1792 porte encore Vergniaud face à son destin : quand le peuple de Paris a appris que le fameux manifeste du Duc de Brunswick (dicté par Marie-antoinette et les émigrés écervelés) menaçait la Capitale d’une exécution sommaire si elle ne rendait pas le plein pouvoir à Louis XVI ; le peuple parisien choquait par l’arrogance de cette déclaration, décida la déchéance du roi en attaquant le château des Tuileries obligeant la famille royale à se réfugier à l’Assemblée. Vergniaud, alors président de l’Assemblée, s’était tenu courageusement face aux bruits des canons et des fusillades il présidait toute la nuit de ce jour mémorable. Au petit matin, sous la pression de la commune insurrectionnelle qui venait de naître, il a dû prononcer malgré lui la suspension de Louis XVI et à l’élection d’une nouvelle Convention.
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Message  Bart Dim 22 Jan 2006 - 13:44

Déçu par la violence de Paris où domine désormais la Commune qui a organisé les massacres de septembre et qui empiète sur le pouvoir en cours, Vergniaud hésita à se présenter à la candidature de la Convention, mais Bordeaux le réélit à nouveau le premier des députés de la région. Acceptant sa mission, il consacra désormais à combattre l’anarchie de Paris et la Commune, il sera vilipendé par les montagnards et en particulier Robespierre qui lui vouait une haine féroce (peut-être à cause de l’éloquence de Vergniaud que Robespierre jalouse).

Fondateur de la république le 21 septembre 1792, Vergniaud ne verra que celle-ci sous de mauvais augure. En effet, dès la première séance de la Convention, l’affrontement Girondins/montagnards prendra une ampleur virulente, la Montagne accusa la Gironde de tiédeur. Le jugement de Louis XVI en décembre 1793 sera le théâtre du combat des deux partis, la Montagne trouvera dans ce procès le prétexte pour discréditer la Gironde devant le peuple parisien.

Au procès de Louis XVI, Vergniaud sera partisan à l’appel au peuple, mais votera pour la mort. Le 17 janvier 1793, Vergniaud, président de l’Assemblée, est tenu de déclarer la sentence de la mort de Louis XVI, avec une voix solennelle : « Citoyens, je vais proclamer les résultats du scrutin, vous allez exercer un grand acte de justice. J’espère que l’humanité vous engagera à garder le plus profond silence …je déclare au nom de la convention nationale que la peine de mort qu’elle prononce contre Louis Capet est la mort ». Il voulait soustraire ce dernier de la guillotine mais son appel sera repoussé. Il n’avait pas de sympathie pour le monarque mais selon lui, l’exécution de Louis XVI amènerait la guerre civile (la Vendée a de sympathie pour les royalistes) et les grands maux pour le pays. Il avait effectivement raison. Mais aux yeux de la Montagne et des sans-culottes, Vergniaud et son parti devenaient des traîtres qui ont voulu sauver « le tyran ».

Désormais, son parti et lui doivent combattre pour survivre dans la Capitale où une poignée démagogues comme Marat, Robespierre, Camille Desmoulins, Hébert et les montagnards excitent le peuple contre les Girondins. La défaite de l’armée n’arrange rien à leur situation, la trahison du général Dumouriez en avril 1793 va précipiter la chute de la Gironde. La commune avec la complicité des députés montagnards dont Robespierre, prépara une insurrection populaire pour destituer les députés girondins, certains proposèrent même d’assassiner ceux-ci en pleine assemblée ou les attirer dans une maison isolée pour les égorger puis créer des fausses lettres expliquant que les députés girondins ont pris la fuite à l’étranger après avoir vendu la France à l’Angleterre.
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Message  Bart Dim 22 Jan 2006 - 13:47

Le 10 avril 1793, profitant de l’impopularité des Girondins, Robespierre dressa un réquisitoire sévère et mensonger (préparé depuis quelques semaines) à l’encontre des députés girondins. Son discours reprenant point par point les dates historiques de la politique girondine, dans ses griefs il accusa la gironde de tous les maux : dés le commencement, la Gironde a travaillé pour les royalistes, ils ont affamé la population, ils ne sont pas des vrais républicains, ils ont voulu sauver Louis XVI de la guillotine, ils se cachent sous le masque des modérés etc… Ses accusations portent un coup fatal au parti Girondin. Pendant que Robespierre parla à la Tribune, Vergniaud, ne pouvant tenir devant une calomnie de cette force, nota chaque grief pour répliquer contre les fausses accusations de son adversaire.

Une fois son discours fini Robespierre céda la tribune à Vergniaud, celui-ci entreprend alors sa défense improvisée (contrairement à Robespierre), un chef d’œuvre où il répond à l’incorruptible point par point :

« j’oserais répondre à Monsieur Robespierre qui, par un roman perfide artificieusement écrit dans le silence du cabinet, et par de froides ironies, vient provoquer de nouvelles discordes dans la Convention ; j’oserais lui répondre sans méditation : je n’ai pas comme lui besoin d’art ; il suffit de mon âme….on nous traite de modérés, nous, des modérés ! Je ne l’étais pas le 10 août, quand Monsieur Robespierre était dans sa cave ! …..On nous accuse d’avoir voulu à l’heure du danger transporter l’Assemblée hors de paris…je m’étonne que cette imputation se trouve dans la bouche de Robespierre, lui qui voulait fuir à Marseille ! etc…».

Puis il conclura en demandant de faire la paix, mais cet appel passe sourdement aux oreilles des montagnards qui voulaient en finir avec les Girondins. Marat, qui prônait une nouvelle insurrectionnelle contre les députés Girondins, a été mis en accusation mais relaxé par l’excitation du peuple qui le ramena triomphalement à l’Assemblée.

Dans cette atmosphère sanglante, Vergniaud demanda de l’aide de son département, il écrit au club des amis de la constitution de Bordeaux :

« Paris, le 4 mai 1793, sous le couteau. Frères et Amis, vous avez été instruits de l’horrible persécution exercée contre nous et vous ne nous avez abandonnés ! Hommes de la Gironde, levez-vous ! La convention n’a été faible que parce qu’elle a été abandonnée, soutenez-la contre tous les furieux qui la menacent, frappez nos Marius…. Hommes de la Gironde, il n’y a pas un moment à perdre ! Si vous développez une grande énergie, vous forcerez à la paix des hommes qui provoquent à la guerre civile…... la proscription et l’assassinat circulent autour de nous et l’on s’apprête pour aller à la barre nationale demander nos têtes. Quel est donc notre crime, citoyens ? C’est d’avoir fait entendre la voix de l’humanité au milieu des horreurs… c’est d’avoir voulu vous garantir de la tyrannie de Marat….Nous ne craignons pas la mort, mais il est cruel, alors qu’on se sacrifie, de ne pas emporter au tombeau la certitude qu’on laisse au moins quelques regrets à ceux pour lesquels on s’immole ».

Le lendemain de cette lettre, Vergniaud reçoit une lettre de Bordeaux témoignant de leur reconnaissance et en envoyant des pétitionnaires à Paris dans le but de faire comprendre à l’Assemblée que la région ne supportera pas longtemps que ses députés sont persécutés et que si la Convention ne condamne pas les démagogues elle lèvera une armée pour la combattre. Mais ces menaces vagues ne servaient à rien car le temps de voir arriver ses secours, les députés Girondins seront déjà à la merci des émeutiers parisiens.
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Message  Bart Dim 22 Jan 2006 - 13:50

Dans l’attente du pire, les girondins ont crée la Commission des Douze qui a pour mission de contrôler les abus de la Commune, mesure que Vergniaud soutiendra activement. Elle met aussitôt Hébert en accusation pour avoir exciter les sans-culottes contre les députés Girondins, mais celui-ci sous la pression populaire sort victorieusement, l’anarchie est au comble. La Commune profita de ce moment pour appeler à l’insurrection appuyé évidemment par Robespierre. Le 2 juin 1793, l’Assemblée nationale, sous la pression des 80 canons, livra les députés Girondins en destituant leurs fonctions, ces derniers sont désormais gardés prisonniers à leurs domiciles dont Vergniaud fait parti. Il ne fait pas d’illusion sur cette mise en scène, et sait pertinemment que les prisonniers seront bientôt envoyés à la guillotine. Cette mesure l’agace, il interpella Couthon, un des députés montagnards et lui dit : « donnez un verre de sang à Couthon, il a soif ». La république venait de sacrifier ses fondateurs.

Contrairement à ses amis girondins qui se sont évadés pour appeler l’aide des autres départements, Vergniaud ne tentera pas de s’évader et dira même au gendarme qui le surveille : « c’est le prisonnier qui vient trouver son gardien, cela doit vous rassurer sur mes projets d’évasion ». Il écrira à la Convention pour leurs rassurer qu’il se soumet au décret et attend paisiblement qu’on le juge. Ses amis d’enfance Ducos et Fonfrède qui, eux ne sont pas décrétés d’accusation (grâce à Marat qui l’ont ménagé), essayent infructueusement de défendre sa cause. Le 13 juillet 1793, Charlotte Corday assassina Marat, cet acte isolé ne va pas arranger le sort des Girondins : Marat devenu l’idole du peuple parisien, sa mort va attirer la haine sur leurs têtes. Vergniaud savait que le geste Corday apportera des malheurs pour son parti, il disait d’elle : « Elle nous tue, mais elle nous apprend à mourir ! ».

Et il n’a pas eu tort, les parisiens se déchaînent contre les députés évadés et poussent la Convention à instaurer la Terreur et le supplice des Girondins, bientôt Ducos et Fonfrède sont accusés de complicité et mis en état d’arrestation, Fonfrède dira : « vous me demandez contre moi un décret d’accusation ? Mon amitié pour Vergniaud, voilà mon crime ! ».

Le 3 octobre 1793, un réquisitoire constituant de tous les tissus de mensonge a été rédigé à l’encontre des Girondins, ces derniers sont accusés de tous les maux, Vergniaud et Brissot sont considérés comme les principaux chefs de la conspiration : « jamais parti n’a été aussi nuisible pour la France….les brissotins ont mené le pays à l’abîme, ils doivent aujourd’hui payer leur trahison ». Un procès est prévu pour les 21 Girondins (dont Vergniaud, Brissot, Gensonné, Valazé, Fonfrède et Ducos…) et les autres qui ont fui sont considérés comme hors la loi (dont Buzot, Barbaroux, Guadet, Pétion, Louvet…). Pendant son enfermement à la Conciergerie, Vergniaud occupait sa journée à rédiger sa défense ou entretenait à discuter avec ses amis sur les malheurs de son pays.
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Message  Bart Dim 22 Jan 2006 - 13:52

Le procès a commencé le 24 octobre 1793, les vingt et un Girondins comparait devant le tribunal révolutionnaire. Le procès dura près de cinq jours, Vergniaud et ses amis ont parlé avec une éloquence telle que tout l’auditoire pourtant de sympathisants montagnards et maratistes était ému. Pris de panique, les députés montagnards (surtout Robespierre) craignant que le peuple parisien va acquitter les prisonniers, votèrent un décret pour accélérer le procès en stipulant que si au bout de trois jours, les jurés sont suffisamment « éclairés » peuvent clore le procès sans laisser les accusés de pourvoir à leurs défenses. Ce décret ignoble ôta à Vergniaud ce qu’il avait de plus cher : on lui priva la parole.

Le 30 octobre 1793 vers 23 h, les malheureux apprennent la sentence de la mort, ils seront exécutés demain matin. Vergniaud semblait « las et ennuyé », son voisin Valazé se poignarda, il lui dit « qu’as-tu donc ? Ce n’est pas le moment de faiblir ! » « Je meurs ! » lui répond Valazé. Les Girondins regagnèrent la Conciergerie avec le cadavre de Valazé, ils chantaient la Marseillaise pendant tout le trajet ; ils ont pris leur dernier repas, tous ne dormaient pas, ils discutaient sur le malheur de la France où règnent désormais les montagnards. A l’aube, presque tous ont confessé, sauf Vergniaud et Brissot. On a proposé à Vergniaud du poison pour se soustraire de la Guillotine mais il a refusé car ils voulaient partager la mort avec Fonfrède et Ducos qui ont eu pour seul crime d’avoir été ses amis.

Le 31 octobre 1793 vers midi, quatre charrettes (dont un pour le cadavre de Valazé) emmenèrent les malheurs au supplice : « les condamnés se pressaient autour de Vergniaud et paraissait vouloir lui céder l'honneur de marcher le premier. Mais il se retourna, et indiquant le corps de Valazé que deux aides plaçaient sur une civière : "Voici notre aîné dans la mort, c'est à lui de nous montrer le chemin". Tous s'écartèrent et le cadavre passa entre leurs rangs ». Tout au long du chemin, les Girondins chantèrent la Marseillaise. A mesure que les têtes tombèrent, les voix diminuèrent, Vergniaud voulant parler au peuple avant de basculer sur la plate-forme mais le roulement de tambour avait couvert sa voix. Vergniaud avait 40 ans.


Riouffe, un journaliste girondin, incarcéré à la Conciergerie pour avoir suivi les autres députés en Calvados, a témoigné dans ses mémoires les derniers instants des vingt et un qu’il avait côtoyer. Il écrivait avec amertume : « c’est la première fois qu’on a massacré en masse tant d’hommes extraordinaires. Jeunesse, beauté, génie, vertu, talents, tout ce qu’il y a d’intéressant parmi les hommes fut englouti d’un seul coup… ». D’après Riouffe, après l’exécution des Girondins, à la Conciergerie, tous les prisonniers (même les aristocrates) témoignaient beaucoup de respect pour les suppliciés : « les places qu’occupaient les Girondins devinrent l’objet d’une vénération religieuse et l’aristocratie même se faisait montrer, avec empressement et respect, les lits où avaient couchés ses hommes ».

L’aigle de la Gironde est mort. Jusqu’à maintenant, aucun député à l’Assemblée nationale n’a pu remplacé son éloquence. Vergniaud sera et restera un grand Orateur de la République Française.

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Message  Didier Jeu 22 Fév 2007 - 1:04

Superbe ! Magnifique cette notice auto-biographique sur l'Aigle de la Gironde !
Le Grand Orateur !
C'est vrai que sur le si peu de discours que tu retranscrit ici, on voit son immense talent pour l'éloquence. Un grand homme.

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Message  Bart Jeu 22 Fév 2007 - 11:43

Merci Didier sunny
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Message  Bart Ven 11 Déc 2009 - 9:59

Vergniaud vu par l'historien Aulard, un portrait peu flatteur, qui gardera trace dans la conscience collective, et qui portera préjudice à l'un des plus grands orateurs de la République.

" Quand on parle de la politique des Girondins, il faut entendre que l'on signale seulement quelques traits de ressemblance entre des hommes fort divers, et qui n'obéissaient ni à un chef, ni presque jamais à un dessein concerté. Or, ce parti sans discipline ne comptait peut-être pas de membre plus indiscipliné que Vergniaud. Si la Gironde était fière de le posséder, il lui appartenait moins, dit Paganel, «par sa propre ambition et par ses opinions politiques, que par les sentiments de l'honneur, que par une sorte de fraternité d'armes». Il vit à l'écart avec Fonfrède et Ducos, tous deux à demi montagnards. Gensonné parla, au Tribunal révolutionnaire, de réunions de «quelques patriotes» qui auraient eu lieu chez Vergniaud. Mais aucun contemporain n'a confirmé cette déposition, peut-être arrangée après coup dans le Bulletin du Tribunal, dont ce ne serait pas le seul mensonge. Les ennemis des Girondins avaient intérêt à leur prêter un concert qui leur manquait et à cacher l'indépendance de Vergniaud et son isolement relatif, qui l'eussent lavé trop visiblement de l'accusation de conspirer. Il n'allait guère chez Valazé, ni même chez Madame Roland. Il n'était donc ni un chef de parti, ni même un homme de parti ; et Brissot, disculpant ses amis d'être d'une faction, disait de Vergniaud qu'il portait à un trop haut degré cette insouciance qui accompagne le talent et le fait aller seul.

Cette insouciance native de Vergniaud, il est difficile de n'y pas revenir dans une esquisse de sa politique. «C'était un Démosthène, dit son collègue Paganel, auquel on pouvait reprocher ce que l'orateur grec reprochait aux Athéniens, l'insouciance, la paresse et l'amour des plaisirs. Il sommeillait dans l'intervalle de ses discours, tandis que l'ennemi gagnait du terrain, cernait la République et la poussait dans l'abîme avec ses défenseurs...
Je n'ai pas connu d'homme plus impropre à jouer un premier rôle sur le théâtre de la Révolution. Dans l'imminence du danger, il se montra plus disposé à attendre la mort qu'à la porter dans les rangs ennemis.» Et Paganel ajoute cette comparaison piquante : «Représentez-vous un homme que d'autres hommes entourent et entraînent, qui ne cherche pas une issue pour s'échapper, mais qui resterait là, si le cercle se rompait et le laissait libre. Tel était Vergniaud parmi les Girondins.»

Il ne faut pas demander à ce rêveur nonchalant les idées pratiques d'un Mirabeau ou d'un Danton. Il n'a guère le sentiment de ce qu'il convient de faire aujourd'hui ou demain. Ses conseils ne sont jamais ni nets ni impérieux. Il dira, par exemple (3 juillet 1792) : «Je vais hasarder de vous présenter quelques idées...» Ce n'est pas avec ces formules timides qu'on décide les hommes. Ne cherchez pas davantage, dans ses discours, une théorie suivie, un credo politique. Il ne parle jamais en oracle ou en possesseur de la vérité. Il aime au contraire à protester contre cette «théologie politique qui érige, dit-il, ses décisions sur toutes questions en autant de dogmes, qui menace tous les incrédules de ses autoda-fé et qui, par ses persécutions, glace l'ardeur révolutionnaire dans les âmes que la nature n'a pas douées d'une grande énergie».

On l'a présenté comme un disciple convaincu de Montesquieu. D'autre part, il appelle J.-J. Rousseau le philosophe immortel et lui emprunte, dans son discours du 25 octobre 1791, la distinction de l'homme naturel et de l'homme social, ce qui ne l'empêche pas, le 17 avril 1798, de réfuter cette distinction dans un débat sur la Déclaration des Droits dont l'interprétation du Contrat social était le point de départ.
A-t-il même conscience de posséder une doctrine ? En tout cas, ce n'est pas dans les idées religieuses qu'il faut chercher le point de départ de sa politique ou l'inspiration de son éloquence. Vrai fils du XVIIIe siècle, il croit qu'avec un sourire railleur il supprimera le problème religieux, n'en veut pas voir les côtés sociaux et passe outre avec dédain.

Son idéal est celui que l'on peut prêter à la Gironde en général : un état où les plus instruits, les mieux doués gouverneraient la masse ignorante ; où les sciences, les arts, toute la floraison de l'esprit humain, se développeraient dans les conditions les plus libres et les plus favorables ; où il s'agirait moins de rendre l'humanité plus vertueuse que de la rendre plus belle et plus heureuse ; où le pouvoir viendrait aux plus éloquents et aux plus persuasifs, plutôt qu'aux plus impeccables et aux plus forts. C'est autre chose que la république puritaine de Billaud-Varenne et de Saint-Just. Si c'est une erreur de croire, avec un de ses collègues, qu'il ne fut jamais républicain, ni par goût, ni par conviction, il est vrai de dire qu'il ne fut jamais démocrate, même à la façon de Brissot. Il aima la plèbe comme galerie applaudissante ; mais il ne prit jamais les artisans et les paysans au sérieux comme citoyens. Où plaçait-il donc la souveraineté ? De qui son aristocratie de mérite tiendrait-elle ses pouvoirs ? Il ne mettait pas de précision dans ses rêveries : pour lui, le génie devait se désigner tout seul et s'imposer par son rayonnement.

Ainsi, quoiqu'il fût pénétré, autant que ses contemporains, de Montesquieu et de Rousseau, ni le système anglais, ni la démocratie pure ne satisfaisaient son imagination. Il rêvait autre chose et se laissait hanter par une belle et vague chimère, irréductible en projets de loi, et qui le dégoûtait de la réalité. Il s'éprit, en artiste héroïque, du rôle le plus courageux, parce qu'il lui semblait le plus beau ; et toute sa politique pratique ne fut en vérité que d'être chevaleresque. Tant que la cour sembla dangereuse, il la combattit ; quand le parti populaire sembla le plus fort, il l'attaqua et périt dans la lutte. Le roi et la plèbe étaient en effet les deux ennemis de ses instincts libéraux, et il éprouvait une égale répugnance pour le despotisme des Tuileries et pour le despotisme de la rue. Aussi resta-t-il seul, charmant les oreilles, mais sans influence véritable sur les âmes.

Nous avons saisi dans son caractère un côté fataliste : sa conduite politique est inspirée aussi par un fatalisme que ses amis prenaient pour de l'aveuglement. «Pourquoi ses yeux, disait Louvet, ont-ils refusé de voir ? Après le 10 mars, ils se fermaient encore. Ils ne se sont ouverts qu'au 31 mai, hélas ! et trop tard.» Ses yeux voyaient, quoi qu'en dit Louvet, mais sa raison ne trouvait pas le remède. Il s'enveloppait alors dans sa rêverie et attendait. Ou bien, détournant ses regards de la politique, il se réfugiait dans la vie privée, dans la famille que lui formaient ses amis. Il était aussi l'hôte assidu de Sauvan dont la gracieuse fille Adèle le rassérénait, et de Talma, dont la Julie le captivait par son esprit et sa bonté. Il lui fallait une société brillante, et il aimait le théâtre avec passion.
Il recherchait partout la beauté et le génie : je crois bien qu'au fond, c'était là toute sa politique.

Ai-je besoin de dire qu'avec toute sa nonchalance, il était patriote ? Qui ne l'était, dans cet âge de foi ? Mais le patriotisme de Vergniaud eut tout de suite une exubérance guerrière. Après Brissot, qui fut plus ardent à pousser la France dans son duel avec l'Europe ? Je ne crois pas qu'il ait été sensible aux raisons politiques de cette déclaration de guerre héroïque : son imagination fut sans doute touchée de la beauté de cette lutte d'un seul peuple contre tous les rois ; il aimait la guerre en poète.

En résumé, il rêve une république irréalisable et il s'abstient du maniement des affaires. Ce n'est pas assez pour lui de renoncer à toute influence directe : il considère son rôle de représentant du peuple comme purement oratoire. Puisqu'il ne peut réaliser ses rêves, il dira du moins de grandes et belles choses. «Gardons-nous des abstractions métaphysiques, dit-il le 9 novembre 1792. La nature a donné aux hommes des passions ; c'est par les passions qu'il faut les gouverner et les rendre heureux. La nature a surtout gravé dans le coeur de l'homme l'amour de la gloire, de la patrie, de la liberté : passions sublimes, qui doublent la force, exaltent le courage et enfantent les actions héroïques qui donnent l'immortalité aux hommes et font le bonheur des nations qui savent entretenir ce feu sacré.» C'est son seul dessein pratique d'entretenir ainsi le feu sacré et d'encourager, par ses nobles périodes, l'énergie révolutionnaire. Il donna aux hommes de 1792 une haute idée d'eux-mêmes ; il embellit à leurs propres yeux leurs actes et leurs passions ; il leur fit voir l'harmonie et la beauté de ce désordre apparent où s'agitait la France.
Dans cet ordre d'idées, plus il fut poète, plus il fut utile. "
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Message  Cyril Dim 24 Juil 2011 - 12:47

Bravo pour ce travail remarquable sur Vergniaud. Il est indéniable que son immense talent d'orateur qu'il exerçait facilement, étonnait ses amis, fascinait ses admirateurs et ses adversaires.
Cependant, comme Michelet l'a fait remarquer " il avait beau être orateur, il fut toujours homme ; dans ses sublimes colères de tribune, on entend toujours quelque accent de nature ou de pitié. Il lui arrivait de s'abandonner à sa douce philosophie. Mais, quand ses amis lui demandaient son aide ou quand la patrie commandait.. rappelons-nous "ses marseillaises" et ses " philippiques". "

Nul doute que quand un sujet le portait, l'élevait, il atteignait à la majesté et à la grandeur.

Nous retrouvons encore ce jugement chez Ducos sur Vergniaud dans une lettre à son père du 28 août 1792 " vous connaissez les talents, le patriotisme et la probité de Vergniaud, c'est un homme à conserver, il sera, s'il veut ou s'il peut travailler, un des fermes appuis de la liberté et un des premiers sujets de la Convention.. il est inaccessible à toute sorte de séduction, et que je lui connais d'autre défaut qu'un peu d'apathie dans le caractère et quelque propension au découragement".
Après avoir pris son vol jusqu'aux plus hautes cimes, " L'Aigle" planait..


Il est difficile de se défendre de l'émotion de tant de talent perdu. Peut-être aurait-il été épargné, comme Mathiez le rappelle, quand mis en arrestation à son domicile en même temps que les autres chefs de la Gironde. Vergniaud aurait pu s'enfuir à l'exemple de la plupart de ses amis. Il préfère rester à Paris. Saint-Just lui-même l'avait exclu de la liste des "coupables", s'il n'avait pas commis l'imprudence de lancer de sa prison contre la Montagne le pamphlet le plus provocant " je vous dénonce à la France comme les imposteurs et des assassins.. Lâches, voilà vos perfides combinaisons.. Mon coeur est prêt, il brave le fer des assassins et celui des bourreaux. Ma mort serait le dernier crime de nos modernes decemvirs. Loin de la craindre, je la souhaite. Bientôt le peuple, éclairé par elle, se délivrerait enfin de leur horrible tyrannie."
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Message  Bart Jeu 22 Sep 2011 - 19:24

Cyril Chamfort a écrit:Bravo pour ce travail remarquable sur Vergniaud.


Bonsoir Cyril,

Merci pour votre compliment. C'est sympa.

Cyril Chamfort a écrit: Il préfère rester à Paris. Saint-Just lui-même l'avait exclu de la liste des "coupables", s'il n'avait pas commis l'imprudence de lancer de sa prison contre la Montagne le pamphlet le plus provocant

Je ne suis pas d'accord avec vous, fin juin 1793, Vergniaud était mis au secret par décret. Il protestait par une lettre à la Convention contre cette nouvelle mesure prise au mépris de toutes les formes sans rapport et sans accusation. Robespierre saisit cette occasion de montrer, une fois de plus, dans les députés proscrits les " des brigands de la Vendée" ; il faisait apporter un décret qui ordonnait le rapport sur les députés détenus : " ces misérables individus dont on s'occupe beaucoup trop". Il s'agit des " Vergniaud" des " Brissot. Il conclut à l'adoption d'un décret proposé par Amar et la Convention montagnarde vota.

Il y a aux archives nationales, le texte imprimé à Nîmes, d'une grande lettre de Vergniaud à Barère et à Lindet, datée du 28 juin 1793 (si c'était cette lettre à laquelle vous faîtes allusion). On en a contesté l'authenticité. Les Montagnards ont voulu y voir une machine de guerre forgée par les amis de Vergniaud préparant à Caen leur revanche et lesquels se seraient servis de son nom pour augmenter la portée de ce factum. Ils ont appuyé principalement cette hypothèse sur le fait que Lindet a été traité de membre du Comité de Salut Public, alors qu'il n'en devait faire partie que sept jours plus tard. Etonnant, n'est-ce pas ? Toujours -il que si c'était vraiment Vergniaud qui en était l'auteur, y aucune raison bonne raison de lui retirer l'honneur d'avoir écrit cette belle lettre d'une si belle énergie.

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Message  Bart Mar 27 Sep 2011 - 17:48

Un extrait de la lettre : " vous êtes des assassins, car n'osant les traduire, les membres vous accusez, devant les tribunaux où vous savez que leur justification serait éclatante et vous couvrirait d'infamie, vous les tenez par un silence et par des rapports également calomniateurs, sous le poids des plus odieux soupçons et sous la hache des vengeances populaires... vous êtes des assassins, car vous ne savez frapper que par derrière, vous ne les accusez pas devant les tribunaux où la loi leur accorderait la parole pour se défendre; vous ne savez les insulter qu'à la tribune, après les en avoir écartés par la violence.... et lorsqu'ils ne peuvent pas y monter pour vous confondre ... " (Vergniaud.)
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